SAMEDI 19 SEPTEMBRE - 20H
long métrage
Joseph Losey / Royaume-Uni / 1963 / 1h43
À Londres, Tony, un jeune aristocrate paresseux emménage dans une confortable
maison de ville, il engage Hugo Barrett comme domestique. Ce dernier se révèle être un valet modèle, travailleur et intelligent.
Une certaine complicité s’établit peu à peu entre le maître et son serviteur. Les femmes entrent en jeu : Susan, la fiancée de Tony, et Vera, d’abord présentée comme la soeur d’Hugo. La tension monte inexorablement
car Susan, jalouse, détecte la face malsaine de ces intrus. Rapidement les rôles s’inversent et le maître se retrouve l’esclave de son serviteur, abandonnant tout caractère et toute volonté.
Séance suivie d’un débat.
Proposée par l’association Un Autre Écran.
L’association a pour but de regarder la société à travers le prisme de la culture homosexuelle, ou du regard sur cette culture, telle qu’elle s’exprime au cinéma. Un Autre Écran projette des films et apporte sur eux un éclairage qu’il veut savant, ouvert et convivial.
« Il en est de l’association Un Autre Ecran comme de millions d’élèves en ce moment : elle fait sa rentrée ! Ce sera, bien entendu, à l’hybride, et plus précisément le samedi 19 septembre 2009 à 20h. Le film qui servira de support à cette soirée est l’un des plus justement admirés de Joseph Losey : The Servant.
Tony, jeune et séduisant aristocrate, s’installe à Londres dans une élégante demeure du XVIIIème siècle. Ayant été, dès son plus jeune âge, accoutumé à un mode de vie où le travail est une incongruité, voire une obscénité, il engage un majordome, sur les compétences duquel reposera la bonne marche de la maison. Hugo Barrett décroche la place et révèle très vite de grands talents : il est travailleur, serviable, intelligent et discret. Trop poli, trop empressé toutefois pour être dénué d’arrière-pensées : peu à peu, il se rend indispensable et acquiert sur son maître un trouble ascendant qui inquiète Susan, la fiancée de ce dernier. Imperceptiblement, avec une adresse diabolique, le valet va prendre la place de son maître…
Il est peu de films aussi “british” que celui-ci : filmé dans un magnifique noir et blanc, The Servant révèle les mécanismes complexes et raffinés de la domination sociale dans une Angleterre manifestement peu touchée par l’esprit des Sixties. Losey ne livre pourtant pas une réflexion sur la lutte des classes. Ce sont les ressorts psychologiques du pouvoir exercé par un homme sur un autre homme qui l’intéressent. Il installe un huis-clos étouffant où, dans une atmosphère d’homosexualité refoulée, les rapports de pouvoir vont changer, bouleversant l’équilibre social traditionnel. Dirk Bogarde (Les Damnés, Mort à Venise, Portier de Nuit, Providence) donne ici, dans le rôle du majordome, l’une de ses plus grandes interprétations et confère au film son caractère vénéneux et obsédant. »
Olivier Denhez, association Un Autre Ecran
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