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L'Hybride - lieu de réhydratation culturelle

théma l'écrit àl'écran

L’ADVERSAIRE

JEUDI 15 AVRIL - 20H30

long métrage

d’après le roman d’Emmanuel Carrère
Nicole Garcia / France / 2001 / 2h09

Ce film s’inspire du tragique destin de Jean-Claude Romand, un homme qui, un matin de janvier 1993, assassina sa femme, ses enfants et ses parents, et tenta en vain de se suicider. Responsable de ce quintuple meurtre, ce « médecin » criminel s’était inventé une vie de mensonges durant près de vingt ans.

Pour son quatrième long métrage, Nicole Garcia adapte à l’écran le livre d’Emmanuel Carrère, L’ Adversaire. À partir de cette histoire vraie, « l’affaire Romand », elle réalise un film poignant sans aucune explication ou jugement sur les faits, en montrant simplement l’effroyable cercle vicieux de ce destin.


En présence du scénariste Frédéric Bélier-Garcia.
Frédéric Bélier-Garcia est né en 1965.
Metteur en scène français de théâtre, d’opéra et scénariste, il a été professeur de philosophie et maître-assistant à l’université de Chicago.
C’est en 1999 qu’il signe sa première création théâtrale : Biographie : un jeu de Max Frisch, au Théâtre de Nice avec François Berléand et Emmanuelle Devos.
Viennent ensuite : Un garçon impossible de Peter S. Rosenlund, à la Comédie-Française avec Bruno Putzulu ; L’homme du hasard de Yasmina Reza, au Théâtre du Gymnase à Marseille avec Philippe Noiret et Catherine Rich ; Un message pour les cœurs brisés de Gregory Motton, au Théâtre de la Tempête avec Eric Elmosnino et Anne See ; Hilda de Marie Ndiaye, au Théâtre de l’Atelier avec Zabou Breitman (Prix de la meilleure création du Syndicat de la critique 2002) ; Une Nuit arabe de Roland Schimmelphennig, au Théâtre du Rond Point ; Et la nuit chante de Jon Fosse, au Théâtre de la Criée à Marseille ; Dans la luge de Schopenhauer de Yasmina Réza avec Maurice Bénichou et Yasmina Réza à Théâtre Ouvert.
Sa mise en scène de l’opéra Don Giovanni de Mozart est à l’affiche de l’Opéra de Toulon en décembre 2006.
Il est aussi coauteur avec Emmanuel Bourdieu du Mental de l’équipe et de Mange ta viande !, créées au Théâtre de la Tempête, interprétée notamment par Maurice Bénichou et Denis Podalydès.
Au cinéma, il est coscénariste avec sa mère, Nicole Garcia, et Jacques Fieschi de L’ Adversaire (sélection officielle du Festival de Cannes 2002), Selon Charlie (2006) mais également avec Brigitte Rouan : Chameau.
Depuis janvier 2002, Frédéric Bélier-Garcia est metteur en scène associé au Théâtre national de Marseille la Criée.
En novembre 2006, il est nommé directeur du Nouveau Théâtre d’Angers (NTA) par le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres.




L’Adversaire, par Jonathan Deladerriere

Après avoir vu L’Adversaire, on se demande comment le film, en compétition à Cannes en 2002, n’a pu décrocher la Palme d’or. C’est en regardant du coté des films en compétition que l’on comprend qu’il avait fort à faire : Spider, Bowling for Columbine, Le Pianiste… Ceci n’enlève pourtant aucune des nombreuses qualités du long métrage.
« Le matin du samedi 9 janvier 1993, pendant que Jean-Claude Romand tuait sa femme et ses enfants, j’assistais avec les miens à une réunion pédagogique à l’école de Gabriel, notre fils aîné. »
C ‘est ainsi que débute le roman d’Emmanuel Carrère, inspiré du drame de Jean-Claude Romand qui assassina toute sa famille avant de tenter de mettre fin à ses jours.
Acculé dans l’engrenage d’un mensonge aujourd’hui encore inexpliqué, le drame vécu par cet homme qui, mystérieusement, ne passera pas ses examens, ne décrochera pas son diplôme et 18 ans durant, vivra tel un équilibriste solitaire perdu dans des jours identiques et morbides, est traumatisant pour tout un chacun s’étant déjà retrouvé sans issue face à ses propres errances.
Nicole Garcia aidée du romancier scénariste s’atelle donc à une tâche plus qu’ardue, celle de retranscrire un drame dont la portée universelle renvoie, toute proportion gardée, chaque spectateur face à ses propres mensonges. Celle-ci décide alors de décrire l’incroyable spirale destructrice d’un homme aux motivations, aujourd’hui encore, bien mystérieuses, sous les atours d’une réalisation épurée et distanciée.
Budgété à seulement 8 millions d’euros, le film de la réalisatrice ne peut jouer (et cela le sert en tous points) la carte de la surenchère graphique ni appeler à une grandiloquence qui serait malvenue (que ce soit dans le jeu, la réalisation ou la musique).
Servant son propos, la mise en scène s’adjoint alors deux qualités qui, indéniablement, peaufine le long métrage : tout d’abord la musique aérienne d’Angelo Badalamenti, compositeur attitré de David Lynch qui, une fois encore, fait preuve d’une virtuosité et d’une discrétion fort à propos. Enfin une interprétation au diapason pour quatre acteurs en état de grâce : Emmanuelle Devos, François Cluzet, Geraldine Pailhas et surtout Daniel Auteuil, impeccable en homme torturé et opaque.
Réalisation chirurgicale illustrant l’opacité de la psyché du bonimenteur, scénario solide et interprétation tout en retenue, le tout porté par une musique discrète mais suffisamment évocatrice, telles sont les qualités d’un long métrage qui, une fois n’est pas coutume, redonne foi et espérance aux allergiques du cinéma français.
Ne pouvant souffrir les blessures d’une déception, victime du mensonge dont il est l’auteur, bourreau d’une famille dont la proximité n’a pourtant permis d’anticiper un tel déchaînement de fureur trop longtemps intériorisé, Jean-Claude Romand se dévoile ici en figure monstrueuse du vingtième siècle, insondable et imprévisible.
Une figure qui, malgré des indices trop subtils pour des spectateurs persuadés d’omniscience, n’en est que plus répugnante qu’elle en est humaine.


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